Richard Avedon (1923-2004) photographe américain, né à New York, issu d’une famille juive d’origine russe. Son père est commerçant dans l'habillement et lui offre son premier appareil photographique à l'âge de 10 ans, un Rolleiflex, avec lequel il réalise le portrait du compositeur Sergueï Rachmaninov, voisin de ses grands-parents. Sa mère assure son éveil artistique. Après avoir brièvement fréquenté l’université de Columbia, il commence sa carrière de photographe dans la marine américaine en 1942, en effectuant des photographies d’identité des équipages.


Pendant toute sa vie, Richard Avedon marque de son empreinte différents genres de la photographie américaine, tout en les malmenant et en testant leurs limites. En tant que portraitiste, photographe de mode et publicitaire, il invente virtuellement toutes une série de styles photographiques et constitue un vaste corpus d’œuvres documentaires, commencé à la fin des années 1940 et qu’il poursuit durant les années 1950 et 1960.  

Il est un nom central dans l’histoire de la photographie, ses tirages ont une qualité rare, il est en tout d’une exigence maniaque, du stylisme et de la prise de vue à la réalisation des épreuves pour lesquelles il donne des indications au millimètre en entourant au crayon rouge les zones qu’il veut adoucir ou renforcer.

« L’inexactitude n’existe pas en photographie. Toutes les photos sont exactes. Aucune d’elles n’est la vérité. » Richard Avedon

Ses images  sont immédiatement reconnaissables, l’objectif anticonformiste de ce maitre de la photographie contemporaine donne sa marque à une époque et à un style, son regard unique transforme l’art photographique, l’art du portrait et celui de la mode, il raye le statique et le monotone en quelque chose de vivant et d’actuel.

« Mes photographies ne vont pas derrière la surface des choses, elles ne vont derrière rien. Ce sont juste des lectures de la surface. » Richard Avedon

Son style précis et très reconnaissable, il se construit à travers l’élimination du superflu, il souligne la présence du sujet en faisant abstraction de ce qui l’entoure. En photographiant ses modèles, il donne la priorité au naturel et au mouvement à la manière d’un reporter, s’inspirant du photographe hongrois, Martin Munkacsi.

« La photographie ne reproduit pas le visible, elle rend visible. » Richard Avedon

Il s’intéresse à la manière dont le portrait photographique traduit la personnalité et l’âme du sujet. Tandis que sa réputation comme photographe est grandissante, il amène dans son studio de nombreuses célébrités et les photographie avec un grand format 8 x10. Il est avant tout un abonné au noir et blanc, avec une grande maitrise, ses mises en scène laissent apparaître que les sujets, il crée une nouvelle voie, parvenant à bousculer l’art du portrait.

« Il y a toujours eu une distinction entre le monde de la mode et ce que j’appelle mon travail profond. Le monde de la mode me fait vivre. Je ne le critique pas, mais j’éprouve plus de plaisir à faire des portraits. Je me considère comme un photographe de portraits. » Richard Avedon

Il s’attache à révolutionner les codes de l’époque, alors que le « glamour » d’après-guerre impose son style, il fait voler en éclats l’image d’icône des stars du spectacle, de la mode, de la littérature, de l’art et de l’élite politique des États-Unis. Il contribue à mettre en valeur l’interprétation psychologique de chacun de ses sujets. A travers ses photographies, il souhaite rendre la nature des choses plutôt que de les reproduire superficiellement. Lors des séances de pose, il guette le moment unique pendant lequel il arrive à capter et figer l’intensité psychologique qui émane du sujet.

« J’ai souvent travaillé autour du non, non à une lumière trop recherché, non aux compositions évidentes, non à la séduction de certaines poses et certains sujet. » Richard Avedon

Ses portraits réalisés sur fond blanc permettent à la personne ou au visage d’habiter entièrement tout l’espace. Ses sujets bénéficient d’une grande attention, il s’agit de rencontres et d’interprétations cristallisées en un instant, il accorde une importance à la complexité du visage humain.

« J’ai toujours une préférence pour le travail en studio. Il isole les gens de leur environnement. En un sens, ils deviennent des symboles d’eux-mêmes. » Richard Avedon

« Un portrait photographique est l'image d'une personne qui sait qu'elle est photographiée. Une séance de pose est un échange d'émotion, l'image surgit de la rencontre de ces émotions. » Richard Avedon

« Un portrait n’est pas une ressemblance. Dès lors qu’une émotion ou qu’un fait est traduit en photo, il cesse d’être un fait pour devenir une opinion. L’inexactitude n’existe pas en photographie. Toutes les photos sont exactes. Aucune d’elles n’est la vérité. » Richard Avedon

Site Officiel : The Richard Avedon Foundation

« Les photos ont pour moi une réalité que les gens n’ont pas. C’est à travers les photos que je les connais. » Richard Avedon

Harlem, New York, 1949

Dovima et les Éléphants, Robe du soir Dior 

Cirque d'Hiver, Paris, Aout 1955

En 1955, il photographie le mannequin Dovima habillée avec la première robe de soirée conçue par Yves Saint Laurent pour Christian Dior, dans une pose élégante et sinueuse, entre deux éléphants du Cirque d’Hiver à Paris. La légèreté du corps de Dovima, le statisme théâtral de son geste et sa beauté éthérée font contrepoint à la puissance physique et à l’allure majestueuse des deux animaux en mouvement. 

En 1949, Dorothy Virginia Margaret Juba connue sous le nom de Dovima, se fait aborder dans un rue de Manhattan par une collaboratrice du Vogue magazine, dès le lendemain elle réalise sa première série avec le photographe Irving Penn, son salaire passant de 25 à 60 $ de l'heure, elle devient la mannequin la mieux payée, surnommée « la fille à un dollar la minute », représentant la femme idéale, sophistiquée, elle est au coté de Suzy Parker et Dorian Leigh, une des trois icônes de la mode dans les années 1950. En 1962, elle quitte le métier et termine sa vie comme serveuse dans le restaurant.

« Dovima est la beauté la plus remarquable et la plus inconventionnelle de son temps. Elle fut la dernière des beautés aristocratiques, élégantes. » Richard Avedon

Dovima, Emilien Bouglione et clown, Robe Givenchy

Cirque d'Hiver, Paris, Aout 1955

Suzy Parker, Café des Beaux Arts, Paris, Aout 1956

Marilyn Monroe, Sofa Sitting, 1957

« Marilyn donnait plus à l'objectif que toute autre actrice, toute autre femme que j'ai eu l'occasion de photographier, bien plus patiente, plus exigeante avec elle-même et plus à l'aise devant l'objectif qu'en dehors des séances de travail. » Richard Avedon

Suzy Parker, Robe du soir Jacques Griffe

Folies Bergère, Paris, Aout 1957

Dovima, Robe Jole Veneziani, New York, 1958

Brigitte Bardot, Paris, janvier 1959

Parmi les milliers de photos prises de Brigitte Bardot, celle d’Avedon est sélectionnée par Andy Warhol pour réaliser en 1974 l'une de ses sérigraphies caractéristiques aux couleurs contrastées et saturées.

Veruschka, New York, 1967

Janis Joplin, Port Arthur, Texas, 1969

Tina Turner, New York, 1971

Stephanie Seymour, New York, mai 1992

Stephanie Seymour et Azzedine Alaia, Paris, 1994

Nadja Auermann, 1994

Calendrier Pirelli 1995

Christy Turlington, 1994

Calendrier Pirelli 1995

Nadja Auermann as Winter, 1994

Calendrier Pirelli 1995

Nadja Auermann, 1995

In Memory of the Late Mr. and Mrs. Comfort

Stephanie Seymour, New York, 1996

Elton John, Robe Versace, 1996

 Waris Dirie, 1996

Calendrier Pirelli 1997

Anna Klevhag, Sweden, 1996

Calendrier Pirelli 1997

Monica Bellucci, Italy, 1996

Calendrier Pirelli 1997

Kate Moss, New York, 1997

Patti Smith, New York, 1998